Les travailleurs invisibles, Venise.

Que retient-on d’un we à Venise ? Certainement pas la présence des travailleurs qui sillonnent le Grand Canal et les canaux.
Pourtant, bateaux de transport de matériel, de courrier, de produits frais comme le poisson, barques personnelles, taxis en coque de bois classieuse, Vaporetto s’apparentant aux bus des grandes avenues, gondoles, bateaux poubelles de l’entreprise Véritas ou encore police nationale, tous se croisent et participent à la vie de la cité lacustre avec ses 51 00 habitants et ses 30 millions de touristes en visite par an.
Mais ces bateaux aux moteurs de plus en plus performants fragilisent la cité en créant des vagues (moto ondoso). En effet, celles-ci fragilisent les fondations des constructions, érode les rives et fragilise les quais.
Pour cette raison, la réglementation interdit une vitesse de navigation au-delà de 5 km/heure dans les canaux. Depuis août 2021, les énormes paquebots de croisière de 25 000 tonnes, de 180 mètres de long et de 35 mètres de tirant d’air sont interdits dans la lagune. Les scientifiques expliquant leur responsabilité directe dans l’affaissement des sols de la lagune et les habitants brandissant des drapeaux NO Grandi Navi à leur fenêtre ont été entendus.
L’avenir de Venise est en danger en raison de multiples facteurs. La montée des eaux liée au dérèglement climatique et à l’affaissement de la lagune, l’intensification du trafic fluvial et sa motorisation, l’absence de nettoyage des canaux qui envase la ville, sans compter les pollutions plastique et autres.
Face à ces enjeux majeurs, des étudiants ont décidés de créer une démocratie participative via une plateforme appelée Venice Calls, et de premières coopérations voient le jour entre citoyens, travailleurs et entreprises pour participer au nettoyage des canaux, à la collecte des plastiques et à des réflexions sur le changement climatique.